Il y a des jeux qui ne peuvent mériter que l'admiration, que
l'on aime ou pas le concept, ou encore le gameplay. Madworld en fait largement partie. Au milieu d'un marché saturé de banalité, voir même de morosité, ce jeu de noir et blanc vêtu vient éclairer l'univers des joueurs par sa
fraicheur et son culot. Car Madworld est un ovni, un perle rare, qui ne
s'offre au monde des humains qu'une fois par an. Au même rang que les
œuvres de Suda51, Madworld se hisse comme l'étendard du fun et du décomplexé.
Le
pitch commence comme un bon gros Z des familles. Un groupe terroriste a
carrément coupé une ville en deux et y a installé une zone de jeu. Le
monde de Ken le survivant en micro-climat, avec ses punks stupides et
ses freaks venu d'un autre monde. Tout pour plaire.
Débarque
l'avatar, Jack, un musclor ténébreux et énigmatique qui ne demande
qu'une chose : du sang.
Et le sang, c'est un peu l'acteur principale
du jeu. En geyser, en grosse taches, avec des morceaux, dégoulinant, on
ne voit que lui, et il se fait plaisir. Après tout, le joueur n'est que propulsé dans un bac à sable géant, où le plus sadique et le
plus violent remporte la mise.
Voila pour l'ambiance.
Torture, crime et performance
Et le
jeu découle logiquement de son background. Vous être le dieu des
psychopathes, le léonard de Vinci du fatality. Plus vous y mettez du
cœur et de l'inventivité, mieux c'est. Manette en main, c'est un ballet
disgracieux fait de mouvement simple, qui donne à l'écran un résultat
jouissif. La maniabilité est parfaitement huilée, simple, efficace et ne
requiert qu'une grosse concentration pour calculer vos prochains coups.
Le soft, en effet, demande au joueur d'être attentif aux décors, de
découvrir les zones meurtrières ou à devenir. Ensuite, on enchaine les
combos toujours plus gore. Le level-design est ainsi
parfaitement réfléchi, tout est finement disposé pour vous ouvrir
la voie au massacre. Les zones a nettoyer ne sont pas immense mais offre suffisamment de relief et d'élément pour la tâche qui vous incombe.L'avancement, lui, est tout aussi simple. Plus votre score augmente, plus vous débloquez d'objectif. Armes secondaire, nouvelle zones de mort, Blood
challenge et boss se découvre ainsi au fil des cadavres laissé derrière
vous. On ne peut pas faire moins complexe. Mais ça pousse au moins le
joueur a se lâcher pour accéder rapidement au niveau complet.
Et pour scorer, il faut gérer le niveau pour savoir où aller pour faire quoi.
Vous avez 5 mecs qui vous collent aux fesses ? Chopez-en un et
balancez-le au milieu de ses camarades avec derrière eux, de gros
rouleaux compresseur. BOUM! Massacre. Vous avez obtenu un steak géant.
Et ce n'est qu'une des possibilités offerte par les niveaux.
Ensuite parlons des Blood Challenge. Des minis-jeux fun pour
décompresser et faire du score bonus. Présentés par le mec le plus con de la galaxie jeu vidéo, le baron noir. Je vous laisse découvrir le
pourquoi du comment, mais la présentation des Blood Challenge sont des
petits moment de détente à l'humour gras qui tâche.
Le jeu nous propose
aussi 2 intermittences où Jack chevauchera une moto. C'est assez
anecdotique, sauf quand arrivera le moment de se faire un boss en moto, .
Les boss justement, toujours plus bourrins, chacun possède un template
plutôt fun même si souvent classique, et les combats ne sont jamais très technique. ils ont le méritent d'offrir des QTE de finish bien
barbares. Bon ça manque cruellement de challenge en normal et c'est déjà plus intéressant en hard, mais on peut regretter que Madworld ne
propose pas plus de moment épique face aux boss.
Du coup si vous
me demandez si j'ai aimé, je vous dit oui, oui et encore oui. Gros
délire, des heures et des heures de bonheurs, Platinum Games s'est lâché sur ce jeu et c'est une totale réussite pour un "coup d'essai".
Techniquement parfait pour de la Wii, artistiquement démentiel, le
travail de rendu sur le noir et blanc est juste incroyable, un vrai travail de dingue sur
les textures et la profondeur. Un putain de comics-book animé qui te
fout une baffe sur les deux joues. On est jamais perdu dans le décors, tout est
lisible. Simplement Génial !
L'OST du jeu quand à elle, est un petit bijou musicale, encore faudra t'il adhérer aux sonorités hip-hop des differentes tracks. L'ambiance de chaque niveau est subtilement restrancrite dans sa chanson, d'autant plus que les paroles croustillantes finissent de donner raison sur la qualité de la B.O. Un élément qui s'imbrique limpidement avec le reste et permet d'ajouter à l'atmosphère complètement barge de MadWorld.
Maintenant le jeu n'est pas parfait. Très court pour commencer. On débloque tout
rapidement, on arrive à la fin sans s'en rendre compte et on reste
frustré de ne pas avoir d'autres ambiances et décors pour se lâcher
dedans. En fait, le gros problème du jeu, c'est son manque de contenu sur le long terme. On arrive très vite à saturation niveau gameplay, on regrette finalement que les possibilités de mise à mort soit toujours les même, malgré quelques variances uniques par niveau, mais tout cela n'est pas suffisant pour empêcher une certaine lassitude. On aimerai plus d'objets, plus d'armes,
pour pouvoir se défouler toujours plus. Des niveaux plus grands et plus
nombreux. Du coup, on a vite fait le tour et il ne reste plus que l'appât
du scoring pour les accrocs. Le jeu est aussi légèrement trop facile,
les boss sont expédiés, c'est assez frustrant alors qu'ils nous ont offert God Hand juste
avant...
Mais pour moi, ce n'est que le début d'une
franchise, il nous faut un Madworld 2, quitte à utiliser les fonds secret de Sega pour Shenmue 3. Pour un jeu vidéo libre et définitivement jubilatoire, achetez Madworld, c'est du bon.